La forêt de Lanouée, le plus grand second massif forestier de Bretagne, une Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 2 jusque-là préservée, un réservoir régional de biodiversité dans le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE).
Sur la carte régionale "trame verte & bleue", la forêt de Lanouée se trouve sur un corridor linéaire dont l'objectif est la restauration des fonctionnalités écologiques des milieux naturels.
Le 8 Octobre 2014, le CNPN (Conseil National de la Protection de la Nature) avait refusé au porteur de cette absurdité industrielle, une dérogation aux dispositions de l'article L411-1 du code de l'environnement pour destruction et perturbation intentionnelle de 60 espèces protégées.
Le CNPN souligne à cette occasion, la carence de l'inventaire, notamment les espèces d'insectes particulièrement protégées. Le nombre de 60 espèces protégées pourrait être bien en-deçà de la réalité.
Situé dans le second massif forestier de Bretagne, il est important de préciser que ce projet industriel emporte PLUSIEURS CENTAINES d'espèces animales DONT au moins 60 sont protégées ...auxquelles il faut ajouter une liste d'espèces végétales patrimoniales.
Usant de sa puissance, le préfet du Morbihan aujourd'hui à la retraite, après avoir reconnu publiquement ne pas suivre les avis de ses propres services, le 4 février 2015, trempe sa plume dans le sang des animaux de la forêt de Lanouée pour signer la dérogation destructrice.
La promulgation létale prend la forme d'une liste exhaustive des espèces protégées sacrifiées au prétendu motif d’intérêts publics majeurs avec une signature et un coup de tampon.
Quant aux destructions sur place ...un crève-cœur :
Dérogation préfectorale délivrée le 4 février 2015 pour destruction et perturbation intentionnelle dans la forêt de
Lanouée des individus des espèces protégées mentionnées ci-dessous.
Mammifères :
Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus), Ecureuil roux (Sciurus vulgaris), Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus), Noctule commune (Nyctalus noctula), Pipistrelle de Kuhl (Pispistrellus kuhli), Pipistrelle de Nathusius ( Pipistrellus nathusii), Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), Sérotine commune (Eptesicus serotinus), Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus), Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii), Murin de Daubenton (Myotis daubentonii), Murin de Natterer (Myotis nattereri), Oreillard roux (Plecotus auritus), Murin à moustaches (Myotis mystacinus) Oreillard gris (Plecotus austriacus)
Oiseaux :
Bondrée apivore (Pernis apivoriis), Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), Autour des palombes ( Accipiter gentilis), Buse variable (Buteo buteo) Engoulevent d’Europe ( Caprimulgus europaeus), Pic noir (Dryocopus martius), Pic mar (Dendrocops medius), Fauvette pitchou (Sylvia undata), Pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix), Epervier d’Europe (Accipiter nisus), Hibou moyen-duc (Asio otus), Pic vert (Picus viridis), Pic épeiche ( Dendrocops major), Pic épeichette (Dendrocops minor), Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina), Grosbec casse-noyaux (Coccothrautes coccothraustes), Chouette hulotte ( Strix aluco), Pipit des arbres (Anthus trivialis), Accenteur mouchet (Prunella modularis), Rouge-gorge familier (Erithacus rubecula), Fauvette des jardins (Sylvia borin), Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), Pouillot véloce (Phylloscopus collybita), Mésange à longue queue ( Aegithalos caudatus), Mésange nonnette (Peocile palustris), Mésange huppée (Lophophanes cristatus), Mésange bleue (Cyanistes caeruleus), Mésange charbonnière (Parus major), Sittelle torchepot (Sitta europaea), Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla), Pinson des arbres (Fringilla coelebs), Verdier d’Europe (Carduelis chloris), Chardonneret élégant (Carduelis carduelis), Bouvreuil pivoine ( Pyrrhula pyrrhula), Bruant jaune (Emberiza citrinella)
Reptiles :
Couleuvre à collier (Natrix natrix), Coronelle lisse (Coronella austriaca), Lézard des murailles (Podarcis muralis), Lézard vivipare (Zootoca vivipara), Orvet fragile (Anguis fragilis)
Amphibiens :
Triton marbré (Triturus marmoratus), Crapaud commun (Bufo bufo), Salamandre tâchetée (Salamandra salamandra), Triton palmé (Lissotriton helveticus), Grenouille agile (Rana dalmatina)
À ce cortège d' espèces protégées, il faut en ajouter des dizaines d'autres qui ne bénéficient pas du statut "espèces protégées"
Une éolienne au beau milieu d'une zone humide !
Eolienne n°9 : 1200 tonnes de béton au milieu de la Mare aux Canes.
A la suite de la reconnaissance du terrain par la DDTM le 26-06-2013 (reconnaissance ayant fait l’objet d’un procès-verbal), des interrogations au vu des constatations sur place et pour finir, des réserves ont été formulées pour la « moitié nord-est de la plateforme recevant l’éolienne n°9 qui porte une bétulaie humide avec molinie en touradons dans la strate herbacée ». sur le site de la Mare aux Canes.
Et pour cause : la mare aux Canes est une cuvette naturelle gorgée d’eau en hiver et au printemps.
D’une surface de 4500m², cette zone est située au sommet d’une dépression collinaire de 6 hectares au cœur de la forêt.
Cette zone humide protégée par l’article L211-1 du code de l’environnement est connue depuis toujours et apparaissait déjà sur le cadastre napoléonien et les anciennes cartes d'Etat Major.
Qu'à cela ne tienne ! la Sté Ressources Forestières finance des études complémentaires réalisées au mois d'Août 2013 (en plein étiage) pour conclure de manière laconique ……………… que la Mare aux Canes n'est pas une zone humide au regard de l’article L211-1 du code de l’environnement.
Le défrichement de la zone humide que l'industriel ET la préfecture refusent de reconnaître comme telle est réalisé en 2016.
Et là ! problème, l'embarrassante réalité saute aux yeux de tous.
Qu'à cela ne tienne, les études financées par l'industriel qui démontrent sur le papier l'absence de zone humide seront montré à ceux qui diront le contraire.
On décrit deux types de ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et
Floristique) , définies selon la méthodologie nationale :
Une ZNIEFF de type I
est un territoire correspondant à une ou plusieurs unités écologiques homogènes. Elle abrite au moins une espèce ou un habitat déterminant.
D’une superficie généralement limitée, souvent incluse dans une ZNIEFF de type II plus vaste, elle représente en quelque sorte un « point chaud » de la biodiversité régionale.
Une ZNIEFF de type II
est un grand ensemble naturel riche ou peu modifié, ou qui offre des potentialités biologiques importantes.
Elle peut inclure une ou plusieurs ZNIEFF de type I. Sa délimitation s’appuie en priorité sur son rôle fonctionnel.
Il peut s’agir de grandes unités écologiques (massifs, bassins versants, ensemble de zones humides, etc.) ou de territoires d’espèces à grand rayon d’action.
LA FORÊT DE LANOUEE est le 2ème massif forestier de BRETAGNE, cette forêt de 3800ha, d'un seul tenant est classée dans sa totalité en ZNIEFF de type II.
On peut légitimement s'interroger ...comment une forêt d'un seul tenant de 3800 ha, riche d'une biodiversité particulièrement sensible:
- qui abrite des centaines d’espèces animales dont au moins 60* espèces protégées ont été identifiées sur la seule zone des 320 ha retenue
pour ce projet.
- qui constitue un hot spot chiroptèrologique avec 16 espèces sur les 18 régulièrement observées en Bretagne dont 5 inscrites à l’annexe II de la
directive «habitat/faune/flore».
- qui comporte 14 têtes de ruisseaux, une douzaine de plans d'eau et de
nombreuses zones humides. Le Campagnol amphibie inscrit en liste rouge mondiale, dont les effectifs sont en déclin en France, est présent dans les zones humides de la
forêt de Lanouée.
- qui recense de nombreuses espèces végétales patrimoniales et protégées (rossolis intermédia, rossolis rotundifolia...).
Comment un réservoir écologique d'une telle qualité et d'une telle sensibilité ait pu échappé à un classement de secteurs de la forêt en ZNIEFF de type 1 ?
*60 espèces protégées recensées dans la seule zone Sud-Est du massif (bien
davantage dans la totalité de la forêt)
Annexe II DHFF et espèce quasi menacée sur la liste rouge des Mammifères France et espèce Annexe II DHFF et espèce quasi menacée sur la liste rouge des Mammifères Monde.
Eléments à retenir:
Le secteur retenu pour implanter ce projet industriel comprend :
- des hêtraies acidiphiles atlantiques et des landes mésophiles concentrées pour la zone sud-est en périphérie de massif, qui seraient touchées par l'accès aux différentes plates-formes et par l'élargissement des voies de desserte du parc éolien;
- cinq espèces végétales patrimoniales;
- une station à rossolis identifiée à proximité de la plate-forme de l'éolienne n°7;
La faune terrestre comprend 13 espèces protégées parmi les dizaines d'espèces affectées.
s’agissant de l’avifaune, seront touchées les espèces nicheuses (66 espèces protégées parmi lesquelles 21 à statut particulier) et les espèces hivernantes (57 espèces protégées au niveau national
et 10 d'intérêt particulier compte tenu de leur rareté).
S’agissant des chiroptères : 16 espèces sur les 18 régulièrement observées en Bretagne sont présentes, dont 5 inscrites à l'annexe Il de la directive « habitat/faune/flore ».
Le projet de parc éolien et le défrichement contesté sont poursuivis alors que la préservation de certaines d’espèces vivantes est incertaine à l'heure actuelle d’autant que le défrichement d'une partie du massif est de nature à remettre en cause la continuité écologique existante.
Le Groupement Forestier des Bois de l'Avenir propriétaire de la forêt de Lanouée se réserve le droit de conserver tout ou partie des accès et plateformes en béton créés pour le
projet au motif de l'activité sylvicole ou stockages de grumes.
Ces conditions ont été accordées et signées par la maire de LES FORGES le 17-05-2013
Pour la réalisation des accès, se sont des kilomètres de lignes forestières actuellement en terre qui nécessiteraient d'être empierrées.
Des centaines de milliers de tonnes de rocailles pour l'empierrement de ces accès et des plateformes qui draineraient en permanence plus de 300 ha de la forêt : ce projet prévoit 12.5km de voies d'accès dont 6.5 km de lignes existantes qui devront être réaménagées et 6 km de voies nouvelles à créer.
Nombres de ces lignes sont classées zones à forts enjeux environnementaux et couloirs à amphibiens.
De même pour la réalisation des infrastructures et des plateformes, au final c'est plusieurs centaines de milliers de tonnes de rocailles qui seraient nécessaires auxquels il faudrait ajouter des
10nes de milliers de tonnes de Béton armé enfouies dans la forêt aux pieds de ces monstres d'acier
Autant dire un assèchement permanent du secteur retenu, correspondant à plus de 300 ha de la forêt de Lanouée.